En 1978, un couple de cigognes s’est installé sur un arbre mort pour nicher au camping « Le Camarguais » à Lattes (Hérault), puis sur un poteau électrique en bordure du Lez. Chaque année, il est revenu et d’autres couples l’ont rejoint. La présence de ces couples a alors incité les responsables de la Maison de la Nature de Lattes à fabriquer des nids à la fin des années 90, un moyen de favoriser leur reproduction sur le site. Et aujourd’hui, neuf nifs sont occupés tous les ans. Certaines restent là pour passer l’hiver lorsque la nourriture est suffisante, alors que d’instinct, c’est un oiseau au comportement migrateur. En général, vers la fin août, les cigognes entament leur migration vers le sud. Elles franchissent le détroit de Gibraltar et rejoignent l’Afrique où elles hivernent.
Leur premier œuf est pondu quelques jours après la parade nuptiale au printemps et les autres suivent avec un intervalle de 48 heures. La ponte complète est de deux à cinq œufs. L’incubation dure environ 32 jours. Elle est partagée par les deux parents, la femelle pendant la nuit et le couple pendant la journée.
A Lattes, le premier cigogneau a été bagué en 1988. Depuis, il y a eu 155 baguage. Les jeunes sont bagués à l’âge de sept semaines alors qu’ils ne savent pas encore voler, mais leurs pattes ne se développent plus. Ce suivi par baguage a été mis en place pour mieux connaître l’espèce et ainsi lui assurer une meilleure protection. Il donne des indications sur le lieu et l’année de naissance, sur les haltes migratoires, les zones d’hivernage et de nidification. Ce sont des professionnels du Centre de Recherche sur la Biologie et les Populations des Oiseaux (CRBPO) qui effectuent la pose de bagues.
55 à 60 jours après la naissance, les jeunes ont atteint l’âge des premiers envols. Ces juvéniles ont les pattes de couleur rouge foncé, mais leur bec est encore noir. Avant de quitter le nid, l’entrainement au vol se fait par des vols stationnaires au dessus de celui-ci. Dès qu’ils quitteront le nid, les jeunes se nourriront seuls. ils partiront vers le sud à la fin de l’été pour ne revenir dans leur région d’origine que lorsqu’ils auront atteint leur maturité sexuelle.
Certaines de ces photos ont été publiées dans l’article «Cigognes du Méjean : opérations baguage»  que j’ai rédigé pour La Gazette de Montpellier, n° 1210, août 2011.